La dangerosité de l'amiante a été identifiée au début du XXe siècle, mais les mesures de protection et de prévention sont intervenues plus tardivement. En France, l'amiante a été reconnu comme source de maladie professionnelle (asbestose) en 1945. Son usage a été réglementé à partir de 1977 après que toutes les formes d'amiante eurent été classées cancérogènes par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). L'interdiction totale de tout usage de l'amiante a été adoptée en 1997 en France et confirmée au niveau européen par la directive 99/77/CE, interdisant toute extraction, fabrication, transformation de fibres d'amiante au plus tard au 1er janvier 2005.
Effets sanitaires
La morphologie et la dimension des fibres sont deux critères déterminants du pouvoir pathogène de l’amiante. D’autres facteurs interviennent également dans les propriétés toxiques des fibres d’amiante, notamment leur composition chimique et leur réactivité de surface.
La principale voie d’entrée des fibres d’amiante dans l’organisme étant l’inhalation, les risques pour la santé liés à une exposition aux fibres d’amiante concernent principalement des pathologies du système respiratoire.
Cancers
Toutes les variétés d’amiante sont classées comme substance cancérogène pour l’homme (catégorie 1A) par l’Union européenne et comme agent cancérogène certain (groupe 1) par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), sachant que seuleLa classification européenne a une valeur réglementaire en France.
Les principaux cancers liés à une exposition à l’amiante sont le cancer du poumon et le mésothéliome, touchant pour ce dernier essentiellement la plèvre (membrane entourant les poumons) mais aussi le péritoine (membranes entourant les viscères) et le péricarde (membrane entourant le cœur).
Ces pathologies sont progressives et peuvent se manifester avec un temps de latence de 20 à 40 ans- voire plus.
Aujourd’hui, l’amiante est le seul facteur de risque avéré du mésothéliome mais d’autres facteurs (comme les rayonnements ionisants et certains virus) sont aujourd’hui également suspectés d’entraîner le développement d’un mésothéliome. Le cancer broncho-pulmonaire est la première cause de mortalité des sujets exposés à l’amiante et ce risque est encore accru par une exposition combinée à la fumée de tabac (ce qui n’est pas le cas pour le mésothéliome).
Les données épidémiologiques suggèrent par ailleurs que l’exposition aux fibres de chrysotile produit une incidence de cancers moins élevée que l’exposition aux amphiboles, en particulier pour le mésothéliome ; cette affirmation est discutée pour le cancer du poumon.